Saturday night fever avec Cléo...

Samedi soir dernier, soirée "disco" pour Bébé et Cléo !

Je vais pas vous refaire l'histoire "Bébé a du mal à passer le cap de ses XX ans et de son licenciement amoureux récent". C'est de l'affaire réglée !

Alors samedi, Bébé, elle a décidé de s'aérer. Et me voilà partie avec ma Cléo d'amour pour une tournée des bars programmée... Enfin on pensait l'avoir programmée la tournée, mais c'était sans compter sur les rencontres surprises !

Départ du home sweet home assez tard. On traîne, on papote avec la baby-sitter. On se coiffe, on se maquille, on se pomponne quoi... A la manière d'une paire d'ados qui se préparent pour une soirée de oufs ! Les coccinelles au lit, la baby-sitter en mode "ON" et nous voilà parties en direction du centre ville pour cette fameuse tournée des bars.

Première rencontre sur le trottoir du Tropical : Eli !

Petite explication : Eli est le papa d'une petite Paula et d'un petit Enzo, ex-copain de classe de mes Tic et Tac (mes filles pour ceux qui ne suivent pas). La première fois que j'ai croisé Eli, c'est une immense impression de "je viens carrément de croiser le mec de la pub coca-cola qui dépose ses canettes dans le distributeur" qui m'a envahie ! Sauf qu'Eli était pas torse nu.

La non briseuse de ménage que je suis avait donc décidé de ne faire qu'admirer le spécimen en évitant de ressentir toute attirance physique envers ce bel éphèbe. Car oui derrière Eli il y avait Madame Eli ! C'est donc une Bébé résignée qui accompagnait ses poulettes à l'école en espérant croiser le beau gosse de service, juste pour le plaisir des yeux le matin !

Il y a quelques semaines, en accompagnant Tic et Tac à l'école, une maman  m'annonce par hasard, qu'Eli et Madame seraient séparés. Je ne m'y fie pas outre mesure et je pense juste qu'il s'agit d'une nouvelle digne de "radio lino" et que parfois les gens parlent dans le vide, juste histoire de donner un sens à leur vie terne et monotone !

Donc, pour revenir à nos moutons, je trouve Eli sur le trottoir du Tropical... Avec des potes à lui en pleine fiesta ! Un petit bonjour en passant et Cléo et moi filons vers notre direction numéro un : le Boga Boga, où l'on est à peu près sûres de rencontrer des personnes de notre âge. Une fois sur place, l'endroit est bondé. Impossible non seulement de rentrer mais aussi d'atteindre le comptoir. Décision donc de repartir vers notre direction numéro deux : le Tropical, pour le plus grand plaisir de mes yeux !

Eli est toujours là. Nous commandons un verre à l'intérieur, papotons un peu avec les gens et nous nous décidons à ressortir sur le trottoir nous aérer et oxygéner nos poumons de nicotine. Début sympathique de conversation avec mon "papa livreur de coca". Il fait quelques allers et retour entre Cléo et moi et ses potes de soirée et je commence à lui raconter ma nouvelle vie de trentenai... de jeune femme de 25 ans tout juste faits et de nouvellement "célibataire" ! 

Cela fait un moment que nous parlons et je me décide enfin à lui demander des nouvelles de sa petite famille. Les petits vont bien... Et la maman ? Aussi. Tout le monde va bien ! Ok, je me retourne vers Cléo et je lui fait part de mes doutes... Contrairement à ce que me racontait cette maman à la sortie des classes, Eli et Madame ne sont pas en train de se séparer... Sinon, j'en suis convaincue, il aurait rebondi sur mon annonce officielle de re-célibat pour me parler du sien. Et Cléo de répondre : "Ou alors c'est qu'il l'assume pas encore..." C'est pas faux... Bref, quelques paroles de plus échangées avec Eli jusqu'à ce que les bars commencent à fermer.

"Vous allez où les filles après ?" Et nous : "On sait pas vous allez où vous ?". Et lui : "Mes potes veulent aller au 64". Et nous : "Ok alors nous irons au 64... Rendez-vous là-bas"...

Nous arrivons là-bas après ses potes mais avant Eli. Nous commandons nos boissons (attention l'abus d'alcool est dangereux pour la santé). Un de ses potes me demande si j'ai vu Eli... Et moi en mode sur la défensive : "Et comment je l'aurais vu ? Tu crois que je lui cours après ou quoi? Je suis pas sa mère quand même"... Le verre à la main, je me retourne et je tombe nez à nez avec... Eli ! Il semble tout content de nous retrouver, de ME retrouver et reprend la conversation où on l'avait laissée sur le trottoir du Tropical. Il ne me quitte plus, il me parle et je ne m'en lasse pas.

Pause cigarette avec Cléo. Dehors nous retrouvons un ami d'Eli qui a l'air de se soucier de ma "relation" avec lui. Il m'informe de sa condition de super potes d'avec Eli et bien sûr d'avec Madame Eli dont il me vante les qualités ! A ce moment, je me dis qu'effectivement, Eli et Madame sont plus unis que jamais et j'arrête de m'imaginer quoique ce soit pour ce soir et pour l'avenir en général... Le pote essaie tout simplement de préserver son couple d'amis de la "prédatrice" que je suis ! [Petit éclaircissement : que les choses soient claires, je n'ai jamais tenté quoique ce soit de la soirée, ni drague, ni allumage, ni quoique ce soit de ce genre ! Je connais Madame Eli autant que Monsieur et jamais je n'aurais essayé de briser un ménage, que je connaissais de surcroît]. Et c'est là que le pote rajoute... "Et tu savais qu'ils sont séparés depuis 3 mois ?" Et moi : "Ben non, mais ce sont des choses qui arrivent..." Et lui : "Eh oui, Eli est un coeur à prendre !" Et moi : "Et alors ?" Et lui : "Ben rien... Pour info... C'est tout !" Et moi : "Ben pour info aussi, mon coeur à moi, il a été brisé y'a une semaine alors ceux des autres pour l'instant, je les laisse où ils sont !" Et toc !

Retour à l'intérieur, fière de moi et retour près d'Eli qui semble toujours aussi content de me retrouver. On continue à papoter et les gestes se font de plus en plus tactiles, Eli me parle, me touche, me cherche. Et sans aucune raison, il m'annonce sa rupture d'il y a trois mois. "Tu savais que j'étais séparé depuis 3 mois?" Et moi : "Euh, non... Ben je sais pas quoi dire..." Et lui : "Ben y'a rien à dire en fait... Quand ça fait deux mois comme toi, on est triste... Mais 14 ans comme moi, on en a fait le tour"...

D'après lui cette séparation a été décidée d'un commun accord. Personne ne semble en souffrir (Bande de veinards va !) et les enfants le vivent bien... En gros tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes... Cléo profite de ce moment de confidence pour me suggérer que cette soirée est MA soirée et que si j'ai été larguée... cette rencontre fortuite est forcément un signe. Et là je réalise qu'Eli a carburé grave au niveau boisson, alors Bébé, elle va rester sage ce soir. On ne cède pas, on ne prétexte pas un largage récent pour justifier le fait de se jeter dans les bras du premier venu, même si ce premier venu est totalement le genre de type qui me fait vibrer ! Et Cléo de rajouter : "Bébé, tu n'es pas une période de transition ! Tu l'as apparemment été pour Félix, tu ne le seras pas pour Eli".

En trois mois, Eli est quand même le deuxième zom que je rencontre à la suite de sa récente rupture. Je ne renouvellerai pas l'expérience. Les ex-femmes sont redoutables et nous les "nouvelles prétendantes" ne faisons pas le poids face à ces êtres doués d'une force de persuasion hors du commun. On aura jamais le dernier mot face à ces femmes qui ont su vivre, pour la plupart, plus de dix ans avec ces types, qui sont également les mères de leurs enfants, et les personnes qui ont vécu leurs bons et leurs mauvais moments en les réconfortant depuis le début de leur période d'adultes. 

Donc c'est sur les conseils avisés de Cléo, que je décide de ne pas céder une once de terrain ce soir là. Il ne me manquerait plus que de me réveiller le lendemain matin, aux côtés d'Eli, qui en mode "gueule de bois", m'éviterait du regard, en regrettant amèrement cette situation, et en me voyant comme une fille facile qu'il aurait du mal à croiser le matin au moment de déposer ses chérubins à l'école. Mais c'est pas tout, imaginez une seconde l'histoire du couple redémarrant, comme redémarrera peut-être (ou pas) celle de Félix et Madame... Au moins j'ai pas à croiser Monsieur et Madame Felix tous les jours, alors que Monsieur et Madame Eli si !

La bonne résolution prise, je continue toutefois à apprécier le papotage de mon très cher interlocuteur, jusqu'à ce qu'en nouveau célibataire qui se respecte, il commence à jouer les Don Juan de service avec une blondasse plus vieille que moi, ou en tout cas, bien plus marquée par l'âge que moi ! Et elle vas-y que je te touche le bras... Et lui vas-y que je fais style je suis sous le charme... Et elle vas-y que je t'aguiche... Et lui vas-y que je me laisse faire parce que ce soir c'est MON soir ! Non je suis pas jalouse, grâce à Cléo je viens juste de réaliser que ELLE est la période de transition... Et qu'elle y laissera sûrement des plumes... Et que pas moi !

C'est à ce moment que Cléo et moi avons décidé de nous éclipser. Non pas encore une fois par jalousie, mais juste pour sortir de là la tête haute, bon d'accord, aussi pour faire les minettes qui ont carburé toute la soirée à la tequila paf mais qui ont su rester dignes ! En parlant de tequila d'ailleurs, c'était pour nous la deuxième expérience tequila paf à gogo au 64 et bizarrement, aucun effet secondaire ne s'est fait ressentir suite à ces séries non contrôlées ! A croire qu'ils coupent ça avec de l'eau là-dedans ! 

Un petit "à la prochaine" aux potes, sans oublier de leur demander de dire au revoir de notre part à Eli (faudrait pas non plus déranger le nouveau célibataire qui est né en lui)... Et nous voilà sur le trottoir à papoter en attendant notre taxi !

Bilan positif du Saturday night :
- une excellente soirée,
- deux copines plus que ravies de leurs sympas compagnons d'un soir,
- pas de gueule de bois dimanche matin,
- une soudaine envie de ne plus vouloir m'engager avec un mec et de reprendre au moins pour un temps ma vie de célibataire où je l'avais laissée,
- création imaginaire de ma garde alternée, moi la maman solo sans papa responsable, afin de pouvoir m'offrir des moments à moi tous les quinze jours,
- quasi tête-à-tête avec un mec sympa (en faisant abstraction de toute attirance physique) qui m'a fait rire et m'a redonné confiance en la gente masculine,
- et enfin, moral de nouveau en hausse et ça c'est le genre de truc qui fait un max de bien.

Bilan négatif du Saturday night :
- une épicerie de nuit tellement bondée qu'on a pas pu commander notre pizza de 5h30,
- une envie de faire pipi tenace qui a fait que j'ai du rentrer de suite sous peine d'inonder l'endroit où je me trouvais,
- pas de calins du bel homme, mais après tout, n'est-ce pas mieux comme ça ?
- Et enfin, une petite et infime tristesse en pensant qu'il va me falloir quinze jours avant de renouveler l'expérience !

Ah, ha, ha, ha,
Stayin' alive.
Stayin' alive.
Ah, ha, ha, ha,
Stayin' alive...