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6 juin 2014 5 06 /06 /juin /2014 08:08

Mardi dernier, 2h59 du matin : je me dis que décidément rien n’est fait pour faciliter le bien-être d’un parent inquiet au chevet de son enfant malade à l’hôpital… Non mais c’est quoi ces lits d’appoint dont les lattes font ami ami avec tes vertèbres ? On s’arrête deux minutes pour parler des couvertures qui te servent soit de short soit de poncho mais jamais des deux à la fois ?

Relativiser : faire perdre à quelque chose son caractère absolu, en le replaçant dans un ensemble ou un contexte. Dans la vie, il faut relativiser (enfin c’est ce que j’essaie de faire au quotidien et je peux vous dire qu’il y a des fois où ce n’est pas une mince affaire !) Même si l’herbe demeure tout de même toujours plus verte dans le champ d’à côté, je pense qu’il faut arrêter de suite toute comparaison avec la situation du voisin. Car le voisin lui, n’a absolument pas le même parcours ni le même vécu que nous. Alors on se recentre sur NOTRE problème (si tant est qu’il s’agit bien d’un problème) et on essaie de se projeter dans notre situation qui pourrait être bien pire que celle dans laquelle l’on se trouve, si les circonstances ou les conséquences d’un acte ou d’un évènement avaient été autres.

Et d’un coup tout paraît si dérisoire… Enfin peut-être pas dérisoire mais carrément moins grave en tout cas.

Quand je suis arrivée aux urgences pédiatriques, un peu plus tôt dans la soirée j’étais loin d’imaginer que quelques heures plus tard, je serai désignée par le Dieu des nuits blanches pour en baver plus pour les conditions d’hébergement que pour mon inquiétude de mère.

Mais avant de revenir sur l’accueil à l’auberge de jeunesse hospitalière, remettons les choses dans le contexte… Flanquée de mes DEUX coccinelles en mode maman solo qui assume, j’arrive donc aux urgences pédiatriques de l’hôpital de Pau. C’est loin d’être la première fois alors pas de panique. En passant les portes, on se rappelle forcément de toutes les fois où nous sommes passées par le service en dix ans et que nous avons successivement occupé les salles d’examen rebaptisées poétiquement : la chambre bleue, la chambre verte et la chambre de princesses (ouais enfin la rose quoi).

Tic a mal au ventre, le truc pas trop grave a priori. Le hic c’est qu’elle a mal depuis le matin, que là, on a largement dépassé les 18h et que bien qu’elle l’ait signalé durant la journée à l’école, personne n’a jugé bon de m’en faire part… Mais bref passons là-dessus…

Enregistrement du dossier avec le gentil personnel, avec petite rigolade en prime quand l’infirmière qui me demande de remplir le formulaire me demande d’y inscrire mes coordonnées et… celles du papa.

- Euh… y’a pas de papa…

- Ah non ?

- Ben non il a mis les voiles à la naissance…

- Ah chez moi aussi (petit sourire de maman qui assume aussi) !

- Je ne sais pas vous, mais moi j’ai l’habitude de rayer le côté gauche du tableau (celui des coordonnées du père pour ceux qui ne suivent pas !)

- Hihihi ! Moi aussi ! Allez on se fait plaisir et on raye !

- (l’autre infirmière en attente du dossier) Euh ne me déchirez pas la feuille en vous faisant plaisir les filles !

La galéjade passée, en avant pour les analyses. Le pédiatre de garde doute, y’a des signes qui trompent et d’autres pas. Alors dans le doute, puisqu’on suspecte une crise d’appendicite, on va garder Tic en observation pour la nuit…

Mais avant de se blottir dans les draps douillets estampillés CH de Pau, il va falloir passer par l’étape échographie (sur laquelle on ne voit rien mais toujours dans le doute…) et surtout par celle de la perfusion…

Alors là ça se complique. Je suis partagée entre le fait de rester à côté de ma petite Tic afin de la rassurer en mode « Maman est là et rien ne va t’arriver de mal » et m’évanouir à la vue de la prise de sang imminente…

Les gentilles infirmières me confortent dans mon idée de sortir de la salle d’examen et me rassurent en m’informant qu’aujourd’hui il existe une alternative à la piqure pure et dure pour les enfants, je vous le donne en mille… Le gaz hilarant ! Ah ben si y’a du gaz alors… Je prends ma coccinelle numéro deux et je sors.

C’est depuis le couloir, que Tac et moi en pleine crise d’angoisse un peu inquiètes tout de même, avons commencé à entendre le joyeux duo d’infirmières qui profitait de l’effet du gaz hilarant pour pousser la chansonnette avec en guest star : TIC ! - Envole moi, envole moi, envole moi, loin de cette fatalité qui colle à ma peau, Envole moi, envole moi, envole moi, remplis ma tête d’autres horizons, d’autres mots, Envole moi…

Deux ou trois chansons plus tard, nous revenons dans la salle, la prise de sang est faite et la perfusion pour la nuit est en place. Tout ça sans avoir versé une seule larme.

Papi et Mamie viennent d’arriver, ils sont venus pour récupérer Tac pour la nuit. Après plusieurs petites étapes du genre récupérage de la trousse de toilette et pyjama à la maison, sautage du repas du soir de Tic (et du mien forcément) pour cause de 23h00 passées, installage du lit de luxe de l’accompagnateur, nous sommes enfin prêtes à aller au lit. Sauf que… la télé est offerte alors il faut se coller à Gulli un petit peu. Mais Maman veille. Minuit : extinction des feux. Enfin ça c’était sans compter les lumières du couloir à travers la fenêtre de la porte d’entrée, et celles des appareils auxquels Tic est branchée (appareils qui nous fournissent également de gentils bips pour toute la nuit).

Mercredi matin : Tic n’a pas le droit de déjeuner (toujours un doute), et puis finalement si, parce que le pédiatre de nuit qui finit sa garde dit que ça va mieux. Bon ben pas d’opération aujourd’hui alors… Donc on rentre ? Mystère… Parce que quand les enfants sont grands, à l’hôpital ils sont dans la section ados (celle tout au bout du couloir). Alors pour savoir si on rentre (ou pas) il va falloir attendre la fin des visites de la pédiatre qui vient d’arriver donc, la fin du couloir… Et c’est à 12h30 (en mode sautage de repas ENCORE) qu’on nous apprend qu’on peut rentrer !

Et finalement elle a quoi ma Tac ??? Mystère encore ! (Ah la médecine moderne ! On sais – à peu près – ce que l’on a pas mais pour savoir ce que l’on a… c’est plus cher et la télé n’est pas offerte !)

Bon d’accord cet article aurait dû s’intituler « Le jour où Tic a failli se faire opérer » mais vous avouerez quand même que je l’ai échappé belle, car j’ai bien failli y laisser mes vertèbres dans cette suspicion d’appendicite !

Le jour où j’ai failli… passer quatre jours dans un lit d’accompagnateur à l’hôpital…
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