La vérité c'est qu'il y
en a un paquet à raconter sur ce voyage... Tellement... Que je sais pas par quoi commencer... Le début ce serait peut-être logique non? Mais il faut tout d'abord remettre ce voyage dans son
contexte...
Sept ans que je n'ai pas quitté le sol français (hormis de petites escapades en Espagne juste à côté pour aller chercher du Cola Cao - équivalent du Nesquik pour les non hispanophones - et des
clopes), trois longues années sans répit à tafer sans relâche, et une super copine Kat de Luna, globe trotteuse de nature qui m'embarque dans ses délires depuis maintenant 2 ans ! Bon le décor
est planté... Ah non j'oubliais un truc primordial dans cette "plantation de décor" : j'ai une peur monstre de monter en avion ! Voilà, là c'est complet !
Ma super cops arrive donc à me convaincre de m'échapper avec elle : 10 jours entiers loin de mes coccinelles, de mes parents (et de leurs disputes quotidiennes) de la France, de mon taf et de
tout ! Une bouffée d'oxygène qui s'offre à moi et je me permets de me l'offrir ! On discute des destinations possibles et New York est la plus attirante. Mais niveau finances, on pense que ce
sera trop juste alors on opte pour plus proche... Si on avait su à l'époque, ce qui nous attendait, on serait sûrement restées sur la première idée... Mais ce qui est fait est fait et
d'ailleurs... n'est plus à faire ! Donc en choix numéro 2 : Italie !
Jeudi 30 avril : 12h15 : Kat vient me chercher à la sortie du boulot. J'ai pris mon après-midi car nous décollons de Toulouse à 19h. Départ vers la ville rose avec petit arrêt chez Ikae où Kat
trouve son bonheur d'avant voyage : un petit parapluie rose et blanc très coquet à 1,99 euros ! Seul hic : le prix n'est valable que si Kat possède la très importante carte de fidélité du
magasin... Sinon, le prix augmente facile d'un ou deux euros supplémentaires. Qu'à cela ne tienne... Kat remplit la petite fiche de demande de carte. Nom, prénom, adresse : bidons, date de
naissance : un truc du style 1595, et au final, un parapluie à son prix fidélité !
Bilan de la petite halte, obligées de bomber sur l'autoroute car il faut atteindre l'aéroport pile à l'heure de pointe ! Arrivée à l'aéroport : gros coup de flip pour moi quand même. Des avions
me passent au-dessus de la tête... Je crâne, j'ai peur, je presque pleure, mon ventre a décidé de m'envoyer des gros noeuds aux environs de mon estomac, Kat fait le clown, j'apprécie l'effort
pour me changer les idées mais les idées ne changent pas... Putain, je vais monter dans un avion dans très peu de temps... et là je fais pas trop la maligne...
Enregistrement des bagages, attente, passage aux portiques de sécurité, on bipe toutes les deux, "fouille au corps" en fou rire nerveux, nouveau copain parisien d'origine tunisienne, stagiaire
chez Airbus, qui essaie de me rassurer parce que Kat a pas pu tenir sa langue et qu'elle dit à tout le monde que j'ai la trouille, et enfin un embarquement à bord d'un coucou de Loftansa
(rappelez-vous je change tous les noms, je fais pas d'erreur de frappe), dans lequel les hôtesses sont dignes du magasin suédois que nous venons de quitter, d'un blond décoloré étincelant, qui
nous accueillent d'un gentil Guten tag !
Je commence à transpirer sur mon siège, j'agrippe les accoudoirs que je vais bientôt arracher, j'inspire, j'expire, pas trop quand même (faudrait pas que je frôle l'hyperventilation non plus),
Kat se met à simuler une marche arrière de l'avion pour me détendre... Opération réussie, je rigole et on décolle... Direction Frankfort... Oui je sais j'avais dit Italie, mais qui dit vol pas
cher dit vol avec transit... Donc vol plus lent et vol plus long... Et qui dit transit, dit aussi deux décollages et deux atterrissages !
Mais ne brûlons pas les étapes... Arrivée à Frankfort, premier atterrissage, je suis toujours vivante, je souris à la vie... Traversée de part en part de cet immense aéroport pour arriver à la
porte d'embarquement pour Rome. Rencontre avec Julie, une petite toulousaine qui part aussi en Italie. Le temps pour moi d'une petite clope avec elle dans ces satanés aquarium qui parquent les
fumeurs comme des boeufs (loi anti-tabac oblige) et c'est reparti pour l'embarquement direction Italia !
Là changement total de décor : on embarque dans un Boeing 300-600 (me demandez pas les caractéristiques, j'y connais rien) un super avion, bien gros, avec 3 rangées de sièges et nous placées
rangée du milieu tout au fond de l'avion (j'ai appris un peu plus tard, qu'en cas de crash, c'est le pire endroit qui soit si on a envie de survivre). Une place de libre sur les 3 de la rangée...
Chouette on va se faire un copain ou une copine... Quelques turbulences au programme, des trous d'air, tout pour me rendre heureuse durant cet interminable second trajet, sans compter notre
compagnon de route plutôt bizarre et quand je dis bizarre, je pèse mes mots...
Non je ne suis pas du genre à me faire des idées concernant un individu lambda en fonction de sa tête mais en fonction de son attitude par contre, je me gêne pas... Et ce "copain de voyage", il
avait vraiment une sale tête, un véritable délit de sale gueule... Un léger détail attira notre attention : les hôtesses de l'air étaient aux petits soins pour ce type et il n'arrêtait pas de
faire des allers et venues aux toilettes... Pour nous 2 solutions : soit il flippait autant que moi de prendre l'avion et il partait se vider toutes les cinq minutes, soit il préparait une bombe
en lousdé et les hôtesses avaient repéré le manège... A chaque passage des nenettes, il avait droit à un "Are you all right Sir?" (Vous allez bien Monsieur? - pour ceux qui n'ont pas fait leur
voyage linguistique en Angleterre -). Jusqu'au moment où moi-même lui ai posé la question tellement il avait l'air bizarre... Et lui de se demander pourquoi tout le monde lui posait la même
question... Bizarre, vraiment bizarre... Bref, le type décide d'entamer la conversation... Il est brésilien et vient retrouver sa dulcinée qui elle vient de Londres... Apparemment Alcoïda n'est
pas dans le coup. De toutes façons, on s'en fiche on va atterrir et il n'est pas en train de prier Ali Baba mais il n'arrête pas de faire son signe de croix et de réciter l'Ave Maria en
portugais... On est sains et sauf, l'avion n'a pas explosé et on vient de se poser sur l'aéroport de Fumicini à une trentaine de kilomètres de Rome... L'aventure peut commencer...
A suivre...